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SCARLET STREET

(LA RUE ROUGE)

Un film de Fritz Lang
SYNOPSIS

Petit caissier sans histoires, Christopher Cross rencontre, suite à une soirée arrosée, une jeune femme du nom de Kitty dans une rue de Greenwich Village. Elle le prend pour un riche artiste, lui qui n’est qu’un peintre amateur, tandis qu’il tombe amoureux d’elle. Motivée par Johnny, son amant, Kitty décide alors de profiter de l’affection de Christopher afin de lui soutirer de l’argent. Celui-ci s’endette pour lui payer un appartement, cachant cette relation à son épouse acariâtre, Adèle. Mais Kitty demande toujours plus…

Avec Edward G. Robinson, Joan Bennett, Dan Duryea

États-Unis, 1945, 1h42

D’après le roman La Chienne de Georges de La Fouchardière

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SORTIE LE 18 SEPTEMBRE 2024

Un an après La femme au portrait, Fritz Lang reprend, dans cette version américaine de La chienne de Jean Renoir, les thèmes de la manipulation et de la dérive mortifère qui lui sont chers. Honnête caissier déjà condamné à lenfer dune vie conjugale sans amour, sous le regard du premier mari de son épouse qui le toise dans un portrait au mur, Christopher, aveuglé par sa passion, ignore avec obstination tous les signaux dalerte de la sombre impasse dans laquelle il senfonce. En proie à son fantasme, lueur vacillante de vie dans son quotidien monotone, il préfère se fier aux mensonges qui le nourrissent, tout comme Kitty, coupable de travestir la réalité, mais elle aussi victime quand elle veut croire aux boniments cruels de son amant. Dans ce jeu de dupes et de faux-semblants, la jeune femme, qui se prétend actrice, sadjuge la paternité des toiles de Christopher et de son discours sur lart. Mais si la fiction facilite un temps la vie de chacun, y compris largument de galeristes en quête de nouveaux talents, elle précipite aussi la mort dans une spirale infernale sans espoir de rédemption. Avec une Joan Bennett redoutable de duplicité et un magistral Edward G. Robinson en antihéros pathétique rongé de culpabilité, un film noir empreint de désenchantement social.

« La Rue rouge est le remake américain de La Chienne de Jean Renoir, ou plutôt une nouvelle adaptation du roman de Georges de La Fouchardière. Le cinéaste allemand, exilé à Hollywood, s’empare de cette histoire pour un faire un film très personnel. Il y poursuit son exploration des thèmes du crime, de la culpabilité et du destin, au cœur de son œuvre. La Rue rouge présente de nombreuses similitudes avec le précédent film de Lang, La Femme au portrait. Outre le même trio d’acteurs, Edward G. Robinson, Joan Bennett et Dan Duryea, on y retrouve la description des mécanismes d’emprise et de manipulation qui vont entraîner la déchéance d’un honnête homme. Ce film noir d’un pessimisme féroce sur les passions humaines est aussi l’un des titres les plus stylisés de Lang, où éclate à chaque séquence le génie de sa mise en scène. »

Olivier Père

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