L'enfer dans la ville (Nella citta' l'inferno)
Un film de Renato Castellani
SYNOPSIS
Lina (Giuletta Masina), une jeune fille naïve, est injustement accusée de complicité de cambriolage dans la maison bourgeoise où elle travaille comme bonne, victime de la manipulation de l’homme dont elle est amoureuse.
Elle est alors jetée en prison où elle fait la connaissance d’Egle (Anna Magnani), une habituée des lieux qui la prend sous son aile…
Avec Anna Magnani, Giulietta Masina, Alberto Sordi, Renato Salvatori
Italie, 1958, 1h36, Visa : 21229
TÉLÉCHARGEMENT
SORTIE LE 9 JANVIER 2019
VERSION INTÉGRALE RESTAURÉE INÉDITE
PRÉSENTATION
L’Enfer dans la ville (1958), dixième long métrage du scénariste et réalisateur Renato Castellani, qui se déroule dans l’agitation ahurissante de l’ancienne prison de femmes de Mantellate est adapté du roman verité d’Isa Mari : Roma, Via delle Mantellate, et basé sur une documentation minutieuse du réalisateur et de son scénariste Suso Cecci d’Amico, partis à la rencontre de détenus et assistants à de multiples procès.
Initialement, le film devait être composé intégralement de non-professionnels mais la production proposa Anna Magnani et Giulietta Masina dans les deux rôles principaux. Les deux personnalités les plus en vue de la scène cinématographique italienne de l’époque, couronnées de prix internationaux prestigieux, entourées ici d’un groupe d actrices amateurs, y compris d’authentiques anciennes détenues.Cette chronique sombre met en valeur le tandem d’actrices exceptionnelles que sont Anna Magnani et Giulietta Masina, respectivement révélées dans Rome ville ouverte, de Roberto Rossellini, et dans La Strada, de Federico Fellini.
Toutes deux jouent là une partition magistrale, et Anna Magnani crève littéralement l’écran dans un rôle débridé, aux effets d’un comique irrésistible et parfois déchirant, qui lui a valu le prestigieux prix « David Di Donatello ».
Lina Borsani (Giulietta Masina), domestique d’une maison bourgeoise de Rome, se retrouve sous les verrous, injustement accusée de complicité de vol dans la villa de ses employeurs.Dans le quotidien effroyable de l’univers carcéral, cette jeune femme naïve fraîchement débarquée de sa campagne, se retrouve sous la protection d’Egle (Anna Magnani), une femme des rues, forte, dure et cynique, dont toutes les détenues redoutent les frasques.
Les trajectoires inversées des deux protagonistes se révèlent à ce titre très intéressantes, toutes deux transformées respectivement dans le rapport qu’elles entretiennent l’une à l’autre.Tandis que la pureté de Lina sera bouleversée par son expérience carcérale et sa rencontre avec Egle et qu’elle en ressortira solide et radicalement changée, le personnage d’Anna Magnani s’effondrera peu à peu, dans l’enfer de la prison, sa sensibilité ranimée par une troisième figure féminine, la toute jeune Marietta dont elle cherchera à préserver l’innocence.
Renato Castellani construit son film dans le microcosme d’un pénitencier et autour de ses dynamiques conflictuelles dont il en fait l’enjeu dramatique, révélant la confrontation qui anime ses personnages, d’autant plus que la rivalité des deux actrices Anna Magnani et Giulietta Masina sur le tournage déborde dans le film, leurs désaccords et leur mésentente transposés sur le plateau. En effet, la haine et la colère d’ Anna Magnani envers Giulietta Masina, explose à l’écran, rendant l’interprétation encore plus puissante et authentique. Guilietta Masina déclara d’ailleurs à ce propos : « Je devais jouer le rôle principal, mais à la fin, j’étais presque anéantie. Ce n’est pas un film de Castellani, c’est un film de Magnani ».Renato Castellani se souvenant lui aussi qu’« Anna Magnani est entrée dans le film avec la voracité d’un lion ».
D’ailleurs, en raison de la tension montante entre les comédiennes, il ne fut plus possible pour les deux protagonistes de partager le même cadre.
L’enfer dans la ville est un film sur le destin et l’amertume, mal être d’un temps et des conditions de détention difficiles et toujours irrésolues, un cri barbare de liberté qui s’échappe de l’enfer intérieur de la prison d’une ville.Une histoire extraordinaire composé de peu d’humanité et de misère quotidienne dans un contexte de violence manifeste et de sentiments contradictoires.
Le film, est présenté pour la première fois dans sa version intégrale et inédite. En effet, le film est sorti à l’époque dans une version mutilée de 10 minutes et le montage final, non approuvé par le réalisateur, a été retravaillé avec l’inversion de certaines scènes, afin de permettre un « Happy end ».Cette version Director’s cut, rend enfin hommage au montage original souhaité par le réalisateur Renato Castellani.