La vengeance est un plat qui se mange froid
La vendetta è un piatto che si serve freddo
Un film de Pasquale Squitieri
SYNOPSIS
Jeremiah Bridger est orphelin depuis que des Indiens ont attaqué le ranch de ses parents et tué ces derniers. Devenu adulte, il erre à travers l’Ouest, à la recherche d’Indiens à tuer pour se venger. Un jour, il rencontre un rancher patibulaire et se rend compte que ses hommes forment en réalité une bande de desperados. Quelle n’est pas sa surprise quand il découvre que les bandits tuent les propriétaires blancs de la région, déguisés en Indiens, afin de s’emparer de leurs terre ! Jeremiah décide alors de combattre la bande. Un western atmosphérique, interprété par Leonard Mann, acteur italo-américain. Le film bénéficie en outre de l’imposante présence de Klaus Kinski dans un rôle secondaire mais remarquable.
Avec Leonard Mann, Ivan Rassimov, Klaus Kinski
Italie, 1971, 1h37
BIOGRAPHIE
Le 17 février s’est éteint le réalisateur Pasquale Squitieri. Il a tourné son film Io e dio en 1969 produit par Vittorio De Sica, mais le film est un échec public. Il enchaîne avec deux films qui explorent le très lucratif western italien Django sfida Sartana (1969) et La vendetta e un piatto che si serve freddo (1971) qui ne laissent guère de traces dans le genre malgré la volonté du réalisateur d’injecter un message politique dans le second. Ce seront les seules incursions du réalisateur dans ce que l’on appellera l’exploitation de filon (filone en italien qui sont des films de genre comme le western spaghetti, le polizziottesco ou le giallo, qui ont déferlé sur les écrans dans les années 1970-1980). Après ces demi-échecs la filmographie de Pasquale Squitieri s’interroge et interroge ses compatriotes avec plus de succès sur les origines du brigandage et de la mafia et la main mise sur le peuple. Que se soit la camorra napolitaine Camorra (1972), Lucia et les gouapes (« I guappi ») (1974) ou la sicilienne cosa nostra L’affaire Mori, Il prefetto di ferro (1977), Corleone (1978), Razza selvaggia (1980), Il pentito (1985), Li chiamarono… briganti (1999). Film à part tourné en 1984, Claretta, dont le sujet est la femme du dictateur Benito Mussolini. Le film est jugé trop complaisant envers elle et fait un petit scandale. Il faut dire que le cheminement politique de Pasquale Squitieri n’est pas banal. Soutien de l’ultragauche, en 1971 il participe à l’écriture d’une lettre ouverte sur le cas de l’anarchiste Giuseppe Pinelli décédé dans les locaux de la police milanaise dans le cadre de l’enquête sur le massacre de la Piazza Fontana. Cette même année, dans le quotidien d’extrême gauche Lotta Continua, il signe avec plusieurs intellectuels une lettre d’auto-dénonciation au procureur de Turin affirmant leur soutien à la lutte armée contre le capitalisme et le grand patronat. Sa condamnation à 1 an de prison dont 5 mois fermes en 1981 pour détournement de fonds l’ont profondément marqué. Dans les années 1990, changement radical de ton. Pasquale Squitieri adhère au parti d’extrême droite Alleanza Nazionale. Il est élu dans les Pouilles sénateur de la République en 1994. Il soutient le magnat populiste Silvio Berlusconi pendant son accession au pouvoir. Ses positions politiques et morales déconcertent. Il a été le compagnon dans les années 1970-1990 de l’actrice Claudia Cardinale, qui est sa muse. Mais dans les années 2000, ils se séparent. Claudia Cardinale voulant vivre à Paris, lui s’y refusant. Pasquale Squitieri, atteint d’un cancer, veut en finir avec la vie et continue de fumer comme un pompier. Il décède à 78 ans à Rome dans une certaine gêne financière.