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Big Guns

Un film de Duccio Tessari
SYNOPSIS

Tony Arzenta, ancien tueur à gages, souhaite se retirer des affaires.

N’acceptant pas sa démission, l’organisation tente de l’éliminer, et tue, par erreur, sa femme et son enfant.

Fou de douleur, il décide de se venger…

Les grands fusils

Avec Alain Delon, Richard Conte, Carla Gravina, Roger Hanin

France/ Italie, 1973, 1H53

Version Italienne

VISA:40975

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Affiche Dossier de presse Bande-annonce Web Bande-annonce DCP Revue de presse Photographies

Pour les photographies, merci d’avance de faire figurer la mention : BIG GUNS © 1973 – PATHE FILMS – MONDIAL TELEVISIONE FILM

Sortie le 15 février

VERSION INTÉGRALE INÉDITE
RESTAURATION 4K

« Milan, 12 décembre 1969. Une bombe explose à l’intérieur de la Banca Nazionale dell’Agricoltura sur la Piazza Fontana. 16 morts, 88 blessés. C’est le drame qui marque le point de départ des Années de plomb dans laquelle l’Italie va s’enfoncer pour la décennie à venir. Les écrans de cinéma italien vont devenir l’exutoire de la violence de la rue, qu’elle soit terroriste, criminelle, mafieuse ou étatique. Le néo-polar italien, ou poliziottesco, est né. Si Damiano Damani (La Mafia fait la loi) et Carlos Lizzani (Bandit à Milan) avaient dès 1968 définis les contours du genre (des figures policières fortes impliquées dans des enquêtes ou se mêlent politique et organisation criminelle), celui-ci va rapidement se subdiviser pour inclure films de gangsters et de mafieux où l’on croise à peine l’ombre d’un policier, comme c’est le cas pour Big Guns. Le péplum et le western des années 1950-1960 font donc place au poliziottesco. Un cinéma de genre que Duccio Tessari connait bien, puisqu’il commence dans le péplum en tant que scénariste puis réalisateur, avant de troquer lui aussi la toge pour le poncho, en participant au script de Pour une poignée de dollars (Sergio Leone, 1964) avant de réaliser lui-même quelques westerns notables.

Inévitablement, au début des années 1970, Duccio Tessari se lance dans le genre en vogue, le poliziottesco. Il s’associe à Alain Delon qui ne se contente pas du premier rôle, mais coproduit aussi son film. L’acteur y voit sans doute l’opportunité d’y consolider sa carrière italienne, fort du succès public et critique que reçut Le Professeur qu’il tourna pour Valerio Zurlini un an auparavant, tout en profitant de l’essor de ce nouveau genre du cinéma d’exploitation. D’ailleurs, comme souvent dans le poliziottesco, après un court prologue, Big Guns commence par une caméra embarquée à l’intérieur d’une voiture. Sauf qu’ici elle n’est pas lancée à toute berzingue. À travers le reflet des rues de Milan, dans la lumière ocre d’une fin de journée et les échos bleutés des néons de la nuit, s’imprime déjà toute la mélancolie du film.

Tony Arzenta (Alain Delon) est ce tueur froid, qui accomplit sa mission avant de retrouver femme et enfant presque comme si de rien n’était. Après le drame qui le touche, il est encore plus impassible et mutique, encore plus proche du personnage du Samouraï, et l’on imagine que Duccio Tessari comme Alain Delon ont voulu retrouver le magnétisme froid de Jeff Costello. Comme souvent dans les films de Jean-Pierre Melville, comme presque toujours dans le polar à l’italienne, il est cet homme seul contre tous qui se débat dans une intrigue motivée uniquement par la trahison et son corolaire, la paranoïa. Big Guns déploie ainsi tous les motifs du néo-polar italien : poursuites en voiture, séquences de night-club ou de casse de voiture, accointances de la mafia avec les différentes institutions “officielles” (ici l’Église), mort “accidentelle” d’un enfant et réappropriation de l’espace urbain.

Souvent considéré comme un simple artisan, Duccio Tessari est pourtant un cinéaste qui soigne sa mise en scène. Mais rien de formellement très voyant. Au contraire, dans Big Guns, tout est dans le détail et est souvent plus pertinent qu’il n’y parait, comme ce jeu discret sur les couleurs primaires présent dans la plupart des séquences du film, ou l’élégance de ses mouvements de caméra : ceux qui révèlent le reflet d’un visage sur une table en verre, ou ces travellings arrière qui s’éloignent par pudeur.

Genre de tous les excès, expression de l’incapacité à saisir véritablement les paradoxes et contradictions de son époque, le poliziottesco, à l’instar du cinéma d’exploitation, n’a pas toujours eu bonne presse. Il recèle pourtant quelques grandes réussites dont Big Guns fait assurément partie et qui mérite d’être redécouvert. »

JULIEN WAUTIER ( Revues & corrigés)

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