Menu Close

Variety

Un film de Bette Gordon
SYNOPSIS

New York, 1983. Christine cherche désespérément du travail et finit par se faire engager comme ouvreuse dans un cinéma porno de Times Square. Elle devient peu à peu obsédée par les sons et les images des films qui l’entourent. Puis, fascinée par un des spectateurs, un homme d’affaires du nom de Louie, Christine commence à le suivre…

Avec Sandy Mac Leod, Will Patton, Richard M. Davidson, Luis Guzmán, Nan Goldin.

Etats-Unis, 1983, 1h40, Visa : 59549

Inédit au cinéma

Téléchargement

SORTIE LE 1 ER JUIN

VERSION RESTAURÉE 2K

Variety est le premier long métrage de Bette Gordon, née en 1955, cinéaste et professeure à l’Université de Colombia. Figure du cinéma américain indépendant, expérimental et avant-gardiste, elle avait déjà abordé les thèmes de la sexualité, de la violence et de la pornographie dans ses courts métrages. En réalisant ce film, elle souhaite entrer en conflit avec les mouvements appelant à l’interdiction de la pornographie aux États-Unis, et questionner ce qu’elle représente, notamment pour les femmes. « J’aime observer. J’ai toujours été fascinée par le cinéma et le plaisir secret, proche du voyeurisme, que je ressens en voyant des gens sur un écran. Puisque le principe de base du cinéma est à la fois de voir et d’être vu (le voyeurisme et son aspect malsain, l’exhibitionnisme), j’ai voulu faire un film qui abordait ces aspects. » (Bette Gordon)

Pour incarner le personnage complexe de Christine, la cinéaste recherche une héroïne hitchcockienne, blonde et froide, mais avec quelque chose de différent. Cette fois-ci, elle ne sera pas soumise aux fantasmes masculins : c’est elle qui deviendra voyeuse, obsédée par son désir. Bette Gordon transforme alors l’homme “sujet regardant” en “objet regardé” et inverse des rôles très normés. Ainsi, ce film-concept, qui rappelle le travail audacieux de l’artiste Sophie Calle et l’esthétique de Nan Goldin – qui joue d’ailleurs dans le film et en fut la photographe de plateau –, se révèle être un objet cinématographique intrigant et fascinant.

« L’un des partis pris originaux du film réside dans le choix d’une jeune femme pour jouer le rôle de relais du spectateur par rapport au spectateur-voyeur. Bette Gordon a très habilement construit le personnage de Christine de manière un peu ambiguë ; son désir de voir ne va se révéler que petit à petit, entraînant le spectateur dans sa propre quête. » (Jacques Petat, Cinéma 85 n°314, février 1985)

 

« J’aime regarder. J’ai toujours été fascinée par le cinéma et par ce plaisir secret d’observer des gens à l’écran. Puisque la condition élémentaire du cinéma est un échange entre voir et être vu (entre voyeurisme et exhibitionnisme), j’ai voulu faire un film qui aborde cette dualité. Dans VARIETY, Christine travaille dans un cinéma porno comme caissière. Le film se positionne du côté du voyeur, sauf que dans ce cas, le rôle qui incombe habituellement à l’homme est inversé. Christine devient obsédée par un client qu’elle regarde d’abord, puis qu’elle commence à suivre. Son obsession est, quelque part, pornographique. Hitchcock a déjà utilisé la figure de la « femme blonde », mais toujours comme un objet fantasque du regard masculin. Christine usurpe ce rôle. Elle devient la détective dans un thriller où le territoire est façonné par le langage du désir. »

Bette Gordon, 1984

Partager :
Sans rien savoir d’elle
4 FILMS NOIRS AMÉRICAINS
UN MEURTRE POUR RIEN
LE VAMPIRE NOIR
QUE LA BÊTE MEURE
OF HUMAN BONDAGE