RÉTROSPECTIVE NINÓN SEVILLA, LA VÉNUS D’OR DU CINÉMA MEXICAIN
RÉTROSPECTIVE EN 3 FILMS
VERSIONS RESTAURÉES 4K
SORTIE LE 10 JUILLET 2024
L’AVENTURIÈRE
(AVENTURERA)
Un film de Alberto Gout
Mexique, 1949, 1h42, Visa : 12570
Avec Ninón Sevilla, Tito Junco, Andrea Palma, Rubén Rojo
Synopsis : Durant les dix-huit premières années de sa vie, Elena vit heureuse avec ses parents à Chihuahua où elle étudie la danse. Jusqu’au jour où, rentrant de l’école, elle découvre que sa mère s’est enfuie avec un ami de la famille et que son père s’est suicidé. Elle se rend alors à Ciudad Juarez, à la frontière avec les États-Unis, pour y trouver du travail…
Œuvre du metteur en scène Alberto Gout, avec lequel Ninón Sevilla avait déjà travaillé à la fin des années 1940 dans un film produit par les frères Calderón, Aventurera apparaît comme une oeuvre exceptionnelle dans le panorama des films de cabaret, dont il active les codes en les poussant à un tel paroxysme que le film est emblématique de cette rhétorique de l’excès – que Peter Brooke associe à l’esthétique mélodramatique.
VICTIMES DU PÉCHÉ
(VÍCTIMAS DEL PECADO)
Un film de Emilio Fernández
Mexique, 1951, 1h25, Visa : 11667
Avec Ninón Sevilla, Tito Junco, Rodolfo Acosta, Rita Montaner
Synopsis : À Mexico, Violeta, une danseuse cubaine du cabaret Changoo sauve le bébé que sa collègue Rosa a abandonné sous la pression de son souteneur et amant Rodolfo. Elle décide de l’élever mais elle est pour cela congédiée et doit se prostituer afin d’élever l’enfant. Elle rencontre alors Santiago, tenancier d’une autre boîte de nuit, auprès duquel elle se réfugie. Mais Rodolfo sort de prison…
Ce film a été mis en images par un duo mythique du cinéma mexicain : Emilio Fernández à la réalisation et Gabriel Figueroa à la direction de la photographie. L’expressivité du noir et blanc, l’usage des contrastes lumineux et la mise en scène de tragédies humaines constituent leur signature, bien perceptible dans cette œuvre qui emprunte aux codes du film noir hollywoodien en même temps qu’elle les acclimate à l’atmosphère particulière du mélodrame de cabaret.
PRENDS-MOI DANS TES BRAS
(LLÉVAME EN TUS BRAZOS)
Un film de Julio Bracho
Mexique, 1954, 1h32, Visa : 14714
Avec Ninón Sevilla, Armando Silvestre, Carlos Lopez Moctezuma, Andrea Palma
Synopsis : Pour rembourser les dettes de son père, Rita quitte le village de pêcheurs du Yucatan où elle vivait avec lui et sa sœur. Elle se fait alors exploiter par plusieurs hommes puis rencontre un politicien marié qui l’emmène avec lui à Mexico où elle devient star de cinéma…
Ce film bénéficie du talent d’un grand metteur en scène – Julio Bracho – et du directeur de la photographie qui a fait la renommée des films d’Emilio Fernández, Gabriel Figueroa. Leur sensibilité artistique est perceptible dans la qualité plastique de l’image, et dans le soin globalement apporté à la mise en scène, qui a fréquemment recours à des gros plans expressifs pour souligner la portée dramatique des séquences, servies par le jeu appuyé d’une Ninón Sevilla toujours prompte à surjouer l’enthousiasme naïf ou les tréfonds de l’abattement.
Au cinéma le 10 juillet 2024
“Moins connue sans doute que María Félix ou Dolores del Río, Ninón Sevilla (1921, Cuba – 2015, Mexique) a pourtant été au milieu du XXe siècle l’actrice emblématique du mélodrame de cabaret, un genre mettant en scène des personnages féminins sulfureux importés de Cuba et abondamment exploités par une industrie du cinéma mexicain qui découvrait avec elles les audaces de la représentation à l’écran de corps libres et sensuels.
La sortie en France de trois copies restaurées en 4K est l’occasion de remettre à l’honneur une comédienne qui a contribué à révolutionner l’image des femmes offerte par le cinéma mexicain (…)”
Julie Amiot-Guillouet