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Divorce à l'Italienne

Un film de Pietro Germi
SYNOPSIS

Comment détourner la loi qui interdit le divorce quand on est amoureux d’une attrayante personne ? Apres avoir poussé l’encombrante épouse à l’adultère, il ne reste plus qu’à venger son honneur.

“Une réjouissante comédie cynique.”

Avec Marcello Mastroianni, Stefania Sandrelli, Daniela Rocca

Italie, 1962, 1h44, DCP, Visa : 26167

TÉLÉCHARGEMENT
Bande-annonce DCP Bande-annonce WEB Photos

SORTIE LE 15 MAI

VERSION RESTAURÉE 4K 

“Le divorce étant interdit en Italie, bien des drames s’y déroulent quotidiennement.  Dans le Sud, où les passions sont vives, les tribunaux sont indulgents pour les crimes passionnels. L’article 587 du Code pénal accorde de trois à sept ans de prison (avec possibilité de réduction de peine à celui des conjoints qui tue l’autre si celui-ci a failli aux lois de l’honneur conjugal).

C’est sur ce paradoxe d’une loi « pousse-au-crime » que Pietro Germi a bâti son premier film comique. Avec toutefois –et les Italiens ne s’y sont pas trompés- un brin d’amertume. Sous le rire déchaîné par les situations  burlesques inventées par Pietro Germi et ses scénaristes (Ennio de Concini et Alfredo Giannetti), on perçoit un drame profond et la volonté de changer une loi absurde qui ramène tout un peuple aux rites d’un Moyen Age dépassé. Si l’on connaît les ennuis publics et les tracasseries administratives administrés à Sophia Loren ou Roberto Rosselini, on sait peu de choses des tragédies qui ont lieu dans les quartiers populaires où l’on n’a pas les moyens financiers d’affronter l’hypocrisie des lois. D’où le succès énorme de ce film dans son pays d’origine. Ayant obtenu le prix de la meilleure comédie au Festival de Cannes, il est arrivé sur nos écrans précédé d’une flatteuse réputation. Celle-ci n’est pas usurpée. C’est bien le meilleur de Pietro Germi qui nous avait donné jusque là des œuvres attachantes, mais imparfaites (« Le Cheminot », « L’Homme de paille » etc…).

Marcello Mastroianni y campe un gentilhomme sicilien qui est las des assiduités de sa femme-épousée pour des raisons extra-amoureuse – et qui aimerait bien se marier avec l’une de ses nièces, adorable et à croquer. Mais pour se débarrasser de son abusive épouse il ne connaît qu’un moyen : le crime. Il faut donc que sa femme le trompe, afin qu’il puisse la tuer légalement. Etant donné sa situation très « honorable », le tribunal sera sans doute plus indulgent avec lui qu’avec une pauvresse qui tue son mari !… Et le meurtre réussit !

Passons sur les détails et  les rebondissements inattendus du scénario qui en font toute la valeur. Pietro Germi se montre maître dans la façon d’exposer une situation et de diriger des acteurs, tout comme la caméra de Léonida Barboni explore avec bonheur toutes les ressources du paysage sicilien et les décors baroques d’une propriété de famille. Incarnant le Baron Céfalu, Marcello Mastroianni abandonne les personnages tragiques qu’on lui a toujours fait jouer. Il s’est fait la paupière lourde, l’œil gourmand, la mine paresseuse de l’oisif. Impeccablement gominé, dans ses heures de gloire, ou hirsute et mal rasé dans ses périodes de découragement, il nous offre un festival de son talent. Daniela Rocca s’est enlaidie à souhait pour le personnage de l’épouse.

Un film amusant, bousculant  en souriant la « moralité » des films conformistes, « Divorce à l’italienne » est une belle réussite du cinéma transalpin.

Samuel Lachize – L’Humanité du 06/06/1962

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