Disperata
Un film de Edoardo Winspeare
SYNOPSIS
À Disperata, un village abandonné au fin fond des Pouilles dans le sud de l’Italie et dont le nom est déjà un triste présage, le maire, au tempérament mélancolique, ne se sent pas à la hauteur de son rôle. Il doit faire face à l’opposition pugnace d’affairistes qui voudraient bétonner le front de mer.
Seule sa passion pour la poésie et la littérature lui apporte du réconfort jusqu’à sa rencontre avec deux frères, minables malfrats, joyeux malandrins, qui à leur manière aideront le maire à se ressaisir.
Disperata, le village où la tragédie ne peut que devenir comédie !
Avec Gustavo Caputo, Antonio Carluccio, Claudio Giangreco, Celeste Casciaro, Davide Riso
Italie, 2017, 1h50, DCP
Monstra de Venise 2017
TÉLÉCHARGEMENT
SORTIE LE 4 AVRIL
NOTES DU RÉALISATEUR
Disperata est l’histoire d’une amitié hors du commun entre deux petits délinquants et un homme attentionné, timide et dépassé par son travail de maire de la ville de Disperata.Cette relation insolite révèlera la renaissance de l’esprit communautaire du village.Le titre a en fait une double signification: politique et sociale.
Le mot « comune » est un nom qui désigne l’endroit où se réunit le gouvernementlocal de la petite ville Salentine de Disperata. Par ailleurs, « comune » est aussi un adjectif qui décrit la vie en commun partagée par une communauté où la ville devient le véritable protagoniste du film dans lequel les personnages principaux nous guident dans leurs tentatives maladroites de réaliser des projets «fondamentaux» ensemble.
J’ignore si je dois décrire ce film comme un drame au ton léger ou une comédie aux accents tragiques. Je préfère y voir une histoire racontée par des voix collectives où les personnages croient fermement, malheureusement parfois, en ce qu’ils font.
Disperata ne cherche pas à séduire le spectateur par des quolibets ou des gags, et jamais ce que l’on nomme « les perdants » n’est tourné en dérision.Le film évite d’être malveillant ou critique et tente de plonger le spectateur dans un monde à la fois réel et féerique en racontant l’histoire d’un groupe de personnages qui, bien que fantaisistes, sont également crédibles comme habitants d’une petite ville du sud-est de l’Italie.
La ville de Disperata est située dans le fin fond de l’Italie, où la distance qui la sépare des centres de pouvoir crée des personnages originaux sans « fonction ».Les ambitions et les rêves des différents personnages partagés entre ceux qui désirent devenir les chefs de gang de l’une des villes les plus pauvres des Pouilles, ceux qui souhaitent sensibiliser les détenus à la poésie, d’autres qui veulent devenir matons ou encore ceux qui attendent anxieusement un appel du pape pour construire désespérément un zoo, sont le reflet d’une vision de la vie où ces derniers ne sont pas les héros légendaires plébiscités par le monde entier.
A travers leur histoire, nous découvrons que ces rêveurs sont des prophètes qui annoncent quelque chose qui arrivera.Ce film c’est donc aussi l’histoire de prophètes tristes et négligés, envahis de craintes et de fragilité.
Le village de Disperata existe, il s’appelle « Depressa » et c’est la ville où j’ai grandi. Son nom est un présage, il parle de lui-même. L’air que vous respirez dans ce village, ressenti dans le film, est celui d’un lieu éloigné du monde, une sorte d’Amérique du Sud méditerranéenne qui ne manque ni de mérites ni des défauts d’une ville italienne : un sens profond de l’humanité, mais aussi une forte fragmentation politique, un manque d’esprit communautaire et une religiosité non critique.
Les sentiments qui accompagnent les personnages sont très chaleureux, voir tendres, empreints d’une ironie affectueuse. Il n’existe pas de héros anti-mafia ni d’escrocs méprisables, mais plutôt des hommes et des femmes pleins de contradictions.Le paradoxe de ce film provient du fait que la profanation du pouvoir politique et du pouvoir religieux n’est pas issu de la satire, mais de la redécouverte du caractère sacré du bien public et de la spiritualité.Bien que cette histoire décrive la manière dont la politique en Italie est souvent une compétition entre factions et comment chacun de nous est déchiré par des préjugés idéologiques et sociaux, le ton n’est pas amer – si je puis dire, c’est poétique, la vie de ces personnages rêveurs est la poésie elle-même.
Nous sommes La vita in comune(La vie en commun),des gens misérables et généreux, lorsque nous décidons de faire partie d’une communauté, essayant peut-être même de rêver…
Edoardo Winspeare
FILMOGRAPHIE
Edoardo Winspeare est né le 14 septembre 1965.
Depuis 1987, il travaille dans le cinéma, d’abord comme étudiant à la Hochschule für Film und Fernsehende Munich (école de Wenders, Edel, Reitz, Kaurismaki, Emmerich, Petersen et Henkel von Donnersmark), puis comme réalisateur de films et documentaires, courts métrages, clips vidéo et publicité.
En 1995, Pizzicata est présenté au Festival du film de Berlin. Il rencontre un grand succès à l’étranger, notamment en France et aux États-Unis, ainsi que dans les 26 pays où il est distribué.
En 2000,Live Blood (Sangue Vivo) est lauréat du Festival du film de Saint-Sébastien(Nuevos Directores), reçoit 4 Grolle d’oro, et il s’agit surtout du premier film italien présenté au Festival de Sundance.
En 2002, Il Miracolo (Le miracle) est sélectionné au Festival international du film de Venise.
En 2007, Galantuomini est montré au Festival du film de Rome.
En 2009, le documentaire Sotto il Celio Azzurro est présenté au Festival du film de Rome.
En 2014, Quiet Bliss (In Grazia di Dio) est sélectionné au Festival du film de Berlin. Il rencontre un grand succès en Italie et à l’étranger.