THE CHASE
(L'ÉVADÉE)
Un film de Arthur Ripley
SYNOPSIS
Chuck Scott, vétéran tourmenté de la Seconde Guerre mondiale, est embauché en tant que chauffeur du gangster Eddie Roman. Il fait ainsi la connaissance de Gino, le bras droit d’Eddie, et de Lorna, sa femme Vivant sous l’emprise d’un mari sadique et imprévisible, cette dernière finit par s’enfuir avec Chuck à Cuba, provoquant la rage d’Eddie…
Avec Robert Cummings, Michele Morgan, Steve Cochran, Peter Lorre
États-Unis, 1946, 1h26
D’après le roman Sur les sentiers de la crainte de Cornell Woolrich
TÉLÉCHARGEMENT
SORTIE LE 18 SEPTEMBRE 2024
Arthur Ripley est un scénariste, monteur, producteur et réalisateur de films américains né en 1897 et mort en 1961. En 1923, il rejoint le studio Mack Sennett en tant qu’auteur de comédies. Dans les années 1920, il travaille en étroite collaboration avec Frank Capra et rédige les scénarios de nombreux films. Après avoir rompu son contrat avec Capra et le studio Sennett, Ripley redevient auteur de sketchs, scénariste et réalisateur de courts-métrages avec des comédiens tels que W. C. Fields et Edgar Kennedy. Ses réalisations dans les années 1940, Voice in the Wind (1944) et The Chase (1946), sont des succès auprès de la critique. Ripley va, par ailleurs, faire partie du monde universitaire, contribuant à la création du Film Center de l’U.C.L.A.
Au panthéon des films noirs américains de l’immédiat après-guerre, L’évadée fait figure de rareté si l’on se réfère à son inventivité et à son sens de l’atmosphère. En naviguant dans les eaux troubles de la criminalité entre la Floride et Cuba, L’évadée délocalise le film noir de ses bases citadines et pluvieuses pour plonger ses personnages dans la moiteur des tropiques. Un exotisme vecteur d’une dimension érotique décuplée, que l’on retrouvera dès les années suivantes dans des chefs-d’œuvre du genre, de Gilda à La dame de Shanghai. S’ajoutent à cela un scénario retors et ludique, la curiosité de voir Michèle Morgan dans l’un de ses rôles américains et un méchant d’anthologie incarné avec une modernité saisissante par Steve Cochran, secondé de Peter Lorre, habitué à jouer les hommes de main lugubres depuis sa fuite de l’Allemagne nazie. Dans un noir et blanc subtilement contrasté et des cadres léchés, une perle à (re)découvrir.